Gratuité pour l’accompagnateur

Pourquoi cette gratuité est-elle nécessaire ?

Si nous sommes tout à fait d’accord pour payer notre place comme tout un chacun, lorsque l’endroit nous est accessible, et c’est un autre «combat» quand il ne l’est pas, notre association trouve injuste, lorsque nous sommes dépendants (handicap physique, cécité) de devoir payer double !

En effet, du fait de mon handicap, si je décide de venir voir un concert par exemple, je demande à mon auxiliaire de vie, mon accompagnateur, de m’y conduire, de pousser mon fauteuil roulant et de rester avec moi pendant le concert pour m’aider à me donner à boire, à me mouvoir, à m’amener aux toilettes…

Dans ce cas de figure, qui va payer la place de cette tierce personne ?

Bien sûr, ce sera moi car nous n’avons pas forcément les mêmes goûts musicaux, culturels et surtout elle est là parce que je lui ai demandé de m’aider et elle ne serait pas forcément d’accord de payer sa place !

Parce que je suis atteint d’un handicap en ayant besoin d’un accompagnateur, je devrais donc payer double ma place ?!

Tout le monde s’accorde à dire que cette solution n’est pas juste, n’est pas équitable… et pourtant c’est ce qui se passe dans la plupart des cas !

Les bonnes et mauvaises pratiques

             Témoignage : comment ça se passe concrètement                   

Je suis en fauteuil roulant et j’ai besoin d’un accompagnateur, c’est d’ailleurs noté sur ma Carte Mobilité Inclusion ou ma carte d’invalidité. Je veux assister à une pièce de théâtre, à un concert, visiter un musée…

1- La vie est belle, mes particularités ne sont pas un frein pour ma soif de culture et tout se passe idéalement !

– Sur le site Internet de l’endroit où je souhaite me rendre figurent toutes les informations pratiques dont j’ai besoin : accessibilité des lieux, des sanitaires assez spacieux, des places réservées pour se garer et un emplacement prévu dans la salle, éventuellement surélevé lorsqu’il s’agit d’un concert où le public est debout et moi assis.

– Pour la réservation en ligne, il y a bien une case pour informer que je suis en fauteuil roulant et même une autre pour le billet de mon accompagnateur qui bénéficiera de la gratuité, sous réserve de présenter ma carte avec mon besoin spécifique et aussi pour les personnes atteintes de «cécité».

2– La vie est toujours belle mais cela va me prendre plus de temps et me coûter plus cher qu’à un citoyen lambda pour étancher mon besoin de spectacle vivant, de musique, de connaissances !

–  Sur le site Internet rien de précisé nulle part quant à l’accueil des Personnes à Mobilité Réduite. Dans l’onglet « Contact », personne ne répond au téléphone, ce n’est pas l’heure ou alors l’interlocuteur n’est pas au courant car il s’occupe seulement des réservations ou, il s’excuse mais, c’est un intermittent qui vient d’arriver. Dans le meilleur des cas, il va m’aiguiller vers un autre poste ou me demander de formuler ma demande par mail.

– Après quelques appels téléphoniques, quelques mails, je saurai qu’il y a trois marches à l’entrée qui peuvent être évitées en passant par le local à poubelles, dans la rue adjacente. Quelqu’un m’ouvrira la porte une fois que j’aurais prévenu de mon arrivée à l’accueil… je préférerais finalement me faire aider à l’entrée pour porter mon fauteuil manuel. Je n’irai pas aux toilettes et prendrai mes « dispositions ».

– Il n’y a pas de place de parking PMR à côté de la salle et nous avons dû nous garer assez loin ; comme la voirie de cette ville, Marseille par exemple, n’est pas du tout adaptée pour nous : pas de passage «bateau» sur les trottoirs lorsqu’on traverse, des véhicules ou des poteaux électriques au milieu du cheminement piéton nous obligeant à descendre et à remonter sur le trottoir… etc., il nous a fallu plus d’une demi-heure assez éprouvante pour mon accompagnateur et moi-même pour rejoindre l’endroit du spectacle.

– Pour les billets d’entrée, non, il n’y a rien de prévu pour moi ni pour mon accompagnateur. Comme c’est moi qui ai choisi cette sortie, je payerai, en plus de la mienne, la place de mon auxiliaire de vie.

 

 

Il existe des cas de figure intermédiaire suivant la direction plus ou moins engagée de la structure culturelle, suivant son degré d’ «handignorance», sa capacité à écouter, comprendre et évoluer… et aussi en fonction des hommes et femmes politiques qui impulsent ou non une réelle volonté d’accès culturel pour tous.

 

HandiVers Horizons a également son rôle à jouer en vous informant comme c’est le cas avec cette rubrique,  mais aussi en expliquant, en argumentant auprès des organisateurs de spectacles, des « pouvoirs publics », bref en remuant le cocotier !